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Introcuction
Au sein d'un groupe ou d'une communauté, l'élite est l'ensemble des individus considérés comme les meilleurs, les plus dignes, les
plus remarquables par leur qualité. Les élites peuvent être classées en six categories : les élites politique, économique,
intellectuelle, militaire, bureaucratique et traditionnelle.
L’élite politique par exemple est composée d’hommes qui occupent des postes importants dans les institutions de la société et qui
prennent des décisions conséquentes pour le bien être de leurs communautés; cette élite est inexistante en RDC.
A l’accession de notre pays à l’indépendance, le Congo ne comptait qu’un seul Universitaire. Actuellement, la RDC compte un nombre
important d’universitaires : près de 3000 docteurs à thèse, des milliers de licenciés, de gradués, etc. Mais l’état défaillant dans lequel
se trouve la RDC en dépit de ses nombreuses ressources naturelles, étonne le monde entier. La RDC ressemble à un immense trou noir, un
véritable Etat squelette et une république des inconscients dans la gouvernance mondiale.
Le développement d’un pays n’est pas forcément lié aux richesses naturelles qu’il regorge mais bien par la qualité de ses élites.
Comment justifier qu’un pays immensément riche comme la RDC avec un nombre impressionnant d’universitaires soit dans un état de précarité
indescriptible jusqu’à se transformer en une République des mendiants ? La cause : l’absence d’une élite intellectuelle responsable au
Congo-Kinshasa. Le leadership intellectuel y est médiocre et les universitaires corrompus sont à la base de la destruction du pays.
Il n’est pas rare d’entendre les gens analphabètes dire : « le pays est détruit par les Professeurs d’université ».
Les déclarations contradictoires au sein des organisations politiques (Rassop/Kasa-Vubu, Rassop/Limeté, Dynamique de l’opposition,
etc.) et les intentions inacceptables de la Majorité présidentielle de prendre la RDC en otage, sont une preuve de l’incapacité de
l’élite politique de conduire le pays vers le progrès.
En RDC, l’impression qui se dégage lorsqu’on analyse les comportements de l’élite politique est de se trouver en face de mercenaires
en activité dans une zone opérationnelle.
L’élite intellectuelle est devenue le dépositaire de la « Science sans conscience » ou ruine de leur société. Corrompus, avides
d’argent facile, elle a trahi son peuple et elle responsable ou complice du mal c’est-à-dire de l’état chaotique dans lequel se
trouve leur pays. Dans ces conditions, le pays est sans repères et navigue à vue.
Pistes de solutions
Après plus de cinquante années d’indépendance, il convient de s’interroger objectivement et à juste titre, sur le rôle qu’a joué
l’élite intellectuelle congolaise quant à la promotion du développement socio-économique du pays. En d’autres termes, l’élite
intellectuelle congolaise a-t-elle été bien formée pour conduire le pays vers un développement durable ?
Au regard de la situation combien alarmante et catastrophique, il nous paraît nécessaire et urgent de réfléchir sur des voies de
solutions susceptibles de sortir la RDC du sous-développement. Quelles stratégies efficaces devrait-on initier en vue d’avoir une
élite capable de se soucier du bien commun ? Les stratégies à mettre en œuvre peuvent se résumer en quelques éléments suivants :
(i) Une première action doit être menée en direction de la famille. En effet, il est difficile que l’école joue correctement son
rôle aussi longtemps que les apprenants, futures élites intellectuelles de demain, n’ont jamais appris à être au service de la
collectivité dans les milieux d’où ils proviennent. En termes clairs, les premières bases d’apprentissage pour qu’une personne
soit au service de la société, doivent être construites par la famille restreinte et ensuite par celle élargie.
(ii) Une deuxième action doit être menée en direction de l’école : la conception de l’école coloniale au Congo a consisté à prélever
les enfants dès le bas âge pour les livrer à l’école. L’école a exercé à l’excès son rôle de subsidiaire. Ceci explique pourquoi les
élites intellectuelles congolaises préfèrent être au service des régimes politiques corrompus qui leur distribuent l’argent au risque
d’hypothéquer leur personnalité politique et humaine voire même l’avenir de la société toute entière. Une révision des programmes
qui élimine des matières qui prolongent l’action coloniale s’impose. Car, on ne peut construire une nation réellement autonome en
calquant le modèle étranger et surtout en copiant la logique et la philosophie des ex-colonisateurs basées sur l’exploitation de
l’homme par l’homme. Il ne s’agit pas de mettre à la poubelle l’arsenal scientifique de l’occident, mais de l’adapter à notre
culture et à notre milieu. Lorsqu’une fraction de la population, ne se sent pas appartenir à une communauté, il est pratiquement
impossible de lui demander de s’investir pour l’intérêt de la communauté. Il y a donc une attitude civique, un sous-bassement
intérieur qu'il faut créer dans le chef des apprenants pour qu’ils se sentent attachés au Congo pour mieux le servir.
(iii) Une troisième action doit être menée en direction de l’église : la mission première de l’église est de militer pour la vérité
et la justice en l’endroit de tous. Une église qui ferme les yeux devant les injustices, le pillage des ressources de la société par
une minorité des gens, l’institutionnalisation de la pauvreté, la confiscation de la liberté, etc., n’est pas une véritable église
de Dieu mais une organisation humaine au service des forces du mal.
Conclusion
Il est vrai que les élites congolaises d’avant l’indépendance ont joué un rôle primordial dans la lutte pour la souveraineté de notre pays.
Dans tous les pays du monde, les élites ont toujours été des éclaireurs, des guides de leurs peuples pour faire sortir leurs pays du
sous-développement. Mais, après l’indépendance de la RDC, les élites politique, économique, intellectuelle, militaire, bureaucratique et
traditionnelle ont adopté des comportements et des attitudes irresponsables pour mieux servir leurs intérêts égoïstes au détriment de l’intérêt
général. Du coup, le développement socio-économique et la souveraineté de la RDC ont été largement compromis pour bien longtemps.
C’est pourquoi le changement des mentalités des Congolais à travers surtout l’éducation des jeunes au niveau de la famille, de l’école et de
l’église sur le sens de leur responsabilité dans la construction du bien commun s’avère indispensable et urgent.
La République Démocratique du Congo ne doit pas être condamnée de rester dans un état de sous-développement (guerres civiles, maladies
endémiques, misère chronique, déficit démocratique) à cause du comportement égoïste et criminel de ses élites politiques.
Article rédigé sur base de la réflexion du Professeur Dieudonné MUSIBONO EYUL’ANKI de la Faculté des Sciences de l’Université de
Kinshasa (Email : musibon.ergs@gmail.com).
Fait à Kinshasa, le 17 Janvier 2018
La Rédaction
Mukaba M., 2012. Manuel d’éducation à la citoyenneté. Kinshasa, Edition de CEIDOS, 196 p.
Musibono Eyul’Anki D., Le paradoxe congolais : ressources naturelles impressionnantes et indigence sociale inquiétante ;
Pourquoi et que faire ?2017.
Vous pouvez télécharger ce document ici :
La responsabilité de l’élite intellectuelle dans la débâcle de la République Démocratique du Congo
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