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Contexe
Un voyageur qui débarque à Kinshasa, peut être accueilli par des tas d’immondices et des érosions : bonjour les ravins,
bonjour les immondices. En effet, depuis une vingtaine d’années, l’état environnemental de la plupart des villes de la République
Démocratique du Congo, se caractérise par l’insalubrité due à l’accumulation des immondices.
La gestion des déchets demeure problématique pour un grand nombre de Villes de la RDC, dont les besoins en assainissement ne sont
que très accidentellement couverts de manière satisfaisante, entraînant par conséquent des décharges et dépôts incontrôlés. Les
décharges brutes en plein air dégagent des odeurs nauséabondes, provoquent la pollution de l’air (émission de méthane), des eaux
souterraines et de surface et les déchets jetés improprement dans les canaux de drainage et les rivières, bloquent les flux
d’eau et créent des milieux propices pour les vecteurs de maladies comme les rats et les moustiques.
Près de 80% des maladies dont souffrent les gens et près de 30% des décès enregistrés dans la ville de Kinshasa sont dues à l’insalubrité.
Il s’agit là d’une catastrophe écologique et d’une atteinte à la santé publique.
La question de la gestion durable des déchets renvoie à la problématique de l’évolution démographique, à l’organisation de l’espace
urbain et à l’analyse approfondie du comportement individuel et collectif des citadins. La production moyenne journalière de déchets
par habitant dans une ville pauvre comme Kinshasa peut être évaluée à 0,5 à 1 kg. Avec une population estimée à près de 10 millions
d’habitants, la production journalière de déchets à Kinshasa peut être évaluée à 5000 à 10000 tonnes. Il est impossible dans ces
conditions que le Gouvernement de la Ville de Kinshasa soit capable de gérer une telle quantité de déchets. La constitution de la
République Démocratique du Congo dans son article 3 consacre la décentralisation comme mode de gestion de la Respublica. Cette
disposition constitutionnelle doit aussi s’appliquer en matière de gestion des déchets. Les Communes et les Territoires doivent
devenir des véritables gestionnaires des questions liées à leur environnement.
Gestion des déchets
La gestion est l’ensemble des dispositions permettant la collecte, le transport et l’élimination écologique et rationnelle des déchets.
L’objectif de la gestion est de limiter l’impact de ces résidus indésirables des activités anthropiques sur l’environnement. Il existe
essentiellement deux grandes catégories des déchets : les solides et les liquides.
L’élimination des déchets passe par le tri, le recyclage, la valorisation matière, le traitement biologique (compostage,
méthanisation), l’incinération, etc. Le compostage des déchets biodégradables ne peut être envisagé que lorsque les déchets
sont triés à la source.
L’incinération permet de réduire le poids et le volume des déchets. Si la réduction du volume a été pendant longtemps la
préoccupation principale pour les autorités urbaines, malheureusement, en matière d’environnement, le poids et le volume
des déchets sont des critères absurdes, le véritable critère étant la toxicité des déchets.
Dans la ville de Kinshasa, certains ménages se débarrassent de leurs ordures en les brûlant au fond de leurs parcelles.
Cette pratique est une mauvaise habitude qui nuit à l’environnement et à la santé. Pratiquée à domicile, l’incinération
se fait toujours à une température insuffisante pour détruire l’ensemble des composants des déchets, ils vont donc se retrouver
sur les sols. De plus, les fumées ne sont pas filtrées et sont directement rejetées dans l’air avec leurs polluants. Les risques
de production de dioxines et de furanes sont réels. L’incinération ne peut être envisagée que pour les déchets biologiques très
toxiques des hôpitaux à travers un incinérateur équipé d’un dispositif d’épuration de fumée. Comme l’indique la loi de la
conservation de la matière (Lavoisier) : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », l'incinération n’échappe
pas à la règle. Les déchets sont transformés en cendres et en fumées, mais en aucun cas les déchets ne disparaissent.
Mesures pour limiter l’impact des immondices à Kinshasa
Les mesures à prendre pour limiter les impacts négatifs des immondices peuvent se résumer comme suit :
Conclusion.
En matière de gestion des déchets, il faut éviter le déplacement des problèmes et le transfert de pollution, c’est-à-dire prendre les déchets
de Mont-Ngafula et les jeter à Mpasa (N’sele) par exemple. L’accent doit être mis sur la valorisation matière plutôt qu’en
l’enfouissement ou l’incinération. La mission première du pouvoir public est de faire respecter la loi en matière des déchets.
Les déchets ne doivent pas se gérer avec les fonds de l’Union européenne, ils doivent se gérer eux-mêmes c’est-à-dire les
producteurs des déchets (ménages, petits producteurs, industriels, etc.) doivent mettre la main dans la poche pour permettre
l’élimination écologique des déchets.
Une gestion responsable des déchets est un gage de protection de la santé publique et par conséquent un facteur du développement. La pollution
n’a pas de frontière ou de limite, ces dégâts touchent même les plus nantis de notre société car, il n’existe pas un air pour la respiration
des Députés, des Ministres ou de tout autre mandataire de l’Etat et un air pour la respiration des paisibles citoyens. La question de la gestion
durable des immondices doit concerner tout le monde quel que soit le quartier ou la Commune qu’on habite.
Vous pouvez télécharger ce document ici :
Les collines d’immondices dans la ville de Kinshasa : une catastrophe écologique !
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